A true mob story

Publié le par Laurent

Réalisateur : Wong Jing
Cast : Andy Lau, Gigi Leung, Alex Fong, Suki Kwan, Mark Cheung, Joe Ma, Frankie Ng, Ben Ng, Michael Chan
Durée : 110 min
Origine : Hong Kong
Année : 2000
Genre : Triades & romances 
 

 

Regard foudroyant d'un romantisme à les rendre toutes folles, physique d'éternel adolescent, artiste complet comme pas possible en étant acteur, producteur et chanteur pop, Andy Lau à TOUT pour lui. Puis on l'a bien sûr vu dans un des succès les plus retentissant de HK, à savoir le fabuleux Infernal Affairs où il partage le rôle vedette avec Tony Leung. Non, Andy ne fait pas les choses à moitié. Et au milieu de tout ça, il y a A True Mob Story, film de triade romancé réalisé par Wong Jing, considéré comme le Luc Besson HK, pour qui le 7ème art est un pur commerce lucratif, et A True Mob Story n'échappe pas réellement à la règle, explications. 

 

A True Mob Story conte l'histoire de Wai (photo 1), un malfrat un peu trop prétentieux et beau parleur sur les bords. On le suit, au tout début, de sa monté en puissance lors d'un sauvetage violent d'un des parrains du même clan jusqu'à sa longue déchéance, devenant le chien des parrains mafieux et victimes de ces derniers. Et il ne faut pas pour autant oublier la quête de vengeance d'un autre malfrat envers Wai et les flics qui le soupçonnent de trafic de drogue. Et au milieu de tout ça, Wai essaie de se reconstruire petit à petit, d'avoir une vie de famille de plus en plus normale.

Le film nous présente un monde des triades me semblant assez réaliste, construit autour d'une hiérarchie bien pensante, de parrain politique et de main d'oeuvre pour faire le sale boulot et bien sûr d'un petit chien à leurs services au doux nom de Wai. Rivalité, trahison, séquence de torture (photo 2), on a le droit à tout, et ceux de manières assez violentes, avec sang et tout le tralala. Bon, ne vous attendez pas non plus à du gore made in Miike mais le réalisme de l'ensemble permet tout de même de se sentir de temps en temps gênés par ce que l'on voit, et de compatir en même temps. Et le jeu des différents acteurs renforce plutôt bien cette sensation. Comment ne pas apprécier un Andy Lau au top de sa forme, jouant un Wai parfois malheureux, parfois déterminé, et voulant en fin de compte que le bonheur de ses proches, comment ne pas comprendre cette jeune avocate joué par Gigi Leung qui se prend d'affection pour Wai (photo 3), hors la loi mais en fin de compte si humain. On compatie réellement avec Wai et c'est plutôt bonne augure non? D'ailleurs le reste du casting est convaincant en générale, que ce soit de la petite frappe jouée par le jeune Sam Lee (Dog Bite Dog) jusqu'à la magnifique Suki Kwan (photo 4, avec Andy).

Le scénario ne cesse d'évoluer durant ce long métrage. Et aucun sentiment de lassitude ne se fait réellement sentir. D'ailleurs, au milieu de toute cette violence environnante et entre deux massacres, il y a de la romance toute gentillette et très sympathique. La sensibilité est de mise, et l'évolution des différents couples s'entremêlant est assez intéressante à suivre, même si cela manque un poil d'originalité. Ainsi, l'image du fils, représentant la raison première de la rédemption de Wai, est un peu trop stéréotypé et gnangnan à mon goût, tout comme cette tendance qu'on les zolis et tendres femmes à aimer les malfrats au gros coeur. Le film se veut ainsi accessible au plus grand nombre, et ce manque de risque de dévier légèrement vers un ton plus osé pâtît légèrement en défaveur de ce film. A True Mob Story à donc tout du film de commande, mais il remplit son cahier des charges d'une façon satisfaisante.Puis Wong Jing à parfois des idées de mise en image assez bizarres, pour cause de quelques petits tics maladroits se faisant un peu trop sentir. Comment ne pas trouver ridicule le montage de la scène où Wai se fait tabasser en parallèle de son fils qui se fait lui aussi tabasser. La dramatisation de cette scène tombe à plat sans détour, on passe de Wai à son fils dans un montage horrible de non sens, c'est ridicule. On a aussi le droit à un des sfx (où plutôt incrustation) les plus drôle de l'histoire du cinéma lors d'un accident (bon j'en rajoute, mais l'effet est tellement grossier). La mise en scène de Wong Jing est sympa pourtant, bien travaillé, typé caméra à l'épaule pour un réalisme lors des joutes à la machette, avec de beaux plans et tout ça (photo 5, 6 et 7), mais les petits défauts par ci par là sont parfois trop visibles. Et cette fin, plutôt agréable mais tellement étrange, pas dans son dénouement excellent et osé tiens, mais plutôt dans son ton, reste assez énigmatique à mes yeux, bien trop gnangnan (et le pire, c'est que ça marche). Wong Jing connaît donc bien son public.Pour conclure, j'ai bien aimé A True Mob Story, et se révèle même être une bonne surprise malgré tous ces défauts. Puis le film prend tellement le temps de tout raconter avec plaisir que l'on ne peut passer qu'un bon moment. A True Mob Story est loin d'être un chez d'oeuvre, mais Wong Jing réussi son pari, celui de nous divertir dans la douleur et la romance, d'ailleurs, il à du en ramasser encore plein les fouilles.

Note : 7.5/10

Publié dans Gun and violence

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