Too many ways to be a number one

Publié le par Laurent

Réalisateur : Wai kai fai
Cast : Lau Ching wan, Francis Ng, Carmen Lee, Ruby Wong, Elvis Tsui

Durée : 90 min
Origine : Hong Kong
Année : 1997
Genre : Triptyque déjanté chez les triades & co.  

Wai Kai Fai est surtout connu aujourd’hui pour ses collaborations avec Johnnie To, notamment sur un FullTime Killer sympathique. Mais Wai Kai Fai n’est pas seulement un bras droit, c’est aussi un réalisateur qui sait jouer en solo derrière la caméra, comme en témoigne ce triptyque Too Many ways to be a number one. Après la vision d’un tel film, on ne peut avoir que l’estomac complètement retourné.

Le long titre du film annonce le pitch sans polémiquer, il y a plusieurs chemins pour devenir numéro 1. Plus précisément, on suit un jeune malfrat qui essaiera de gagner du pognon, et ceux de deux manières différentes, soit en suivant un groupe de petite frappe, soit en aidant un mafieux à régler un contrat. Le scénario, malin comme tout, est d’une richesse assez géniale dans le genre, plein de surprise et de personnage déjanté. Parlons de ces personnages tiens. Lau Ching Wan joue le malfrat que l’on suit durant tout le long métrage, un malfrat au comportement fort intéressant, tellement intéressant que ça en devient même un des intérêts principaux de ce film. Alors pourquoi attise t’il tant mon intérêt ? Car il est irrésistible de folie, jouant la victime avec sa tête d’innocent (voir photo 1) et se transformant d’un coup, d’un seul en un mec énervé, direct et violent. D’ailleurs, ces « transformations comportementales» sont tournées avec humour, comme lors ce passage ou Lau Ching Wan, après un plaisir coquin, rejette ses camarades par terre telle un super héros (voir photo 2). Il est lunatique donc, mais aussi malchanceux, comme en témoigne un gag énorme sur la fin que je ne spolierai pas ici. Lau Ching Wan est ainsi génial (ahaha, ces gros plans sur son visage et ses yeux globuleux) mais ce n’est pas le seul à créer son petit effet. Francis Ng est de la partie et joue dans l’excellence aussi (voir photo 3). On n’oubliera pas le casting féminin, certes moins présent mais tout aussi cool.

Mais la caractéristique la plus présente de ce film est avant tout d’ordre visuel. Wai Kai Fai s’offre une mise en scène complètement déjanté, où la caméra fait son chemin comme elle le souhaite, s’autorise des angles et autres cabrioles toute aussi folle les unes que les autres. On n’a jamais été aussi proche de comprendre comment une guêpe nous visionnait, nous humains, avant de nous piquer (voir photo 4). Une vision décalée pour une approche tout autant exotique, avec une caméra qui n hésite pas à se retourner lors d’une bagarre générale (voir photo 5) où encore à danser avec nous, mimant les mêmes mouvements qu’une salsa élaborée, sans oublier des plans séquences assez nombreux et très sympathiques. Au début, j’avoue avoir été désorienté , ne sachant où je mettait les pieds, car la mise en scène est tout sauf conventionnel, et un temps d’adaptation est réellement nécessaire avant de tripper avec la troupe du film.
Too many ways to be a number one reste tout de même un film de triade, avec son lot de fusillade et de bagarre en tout genre (voir photo 6). Je retiendrai d’ailleurs cette fusillade se déroulant dans le noir le plus complet, où l’on assiste à un ballet visuel étonnant, juste avant d’assister à sa conclusion étonnante. Il y a bien sûr les patrons de la pègre qui sont représentés, aussi fou les uns que les autres. Bref, rien n’est oublié au niveau de ça, et malgré son humour omniprésent, on assiste aussi à des scènes violentes assez sèches, ou le sang gicle sans aucun second degré apparent (voir photo 7). Le mix de comédie et de violence trouve un bon équilibre tout au long du métrage. La musique aide aussi beaucoup notamment, avec ses thèmes sobres qui renforcent beaucoup le comique de situation.

Alors, Wai Kai Fai nous a bien pondu une petite bombe, à l’allure d’un film culte même, mais son coté expérimentation extrême en rebutera plus d’un. Pour mon bonheur personnel, ce ne fût pas le cas. Et malgré quelques très légères longueurs, ce film représente une petite bombe filmique.


Note : 8,5/10

Publié dans Gun and violence

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