L'honneur du dragon

Publié le par Laurent

363045699.jpgRéalisateur : Prachya Pinkaew
Cast : Panom Yeerum, Mum Jokmok, Bongkod Kongmalai, Jin Xing, Johnny Nguyen, Nathan Jones, David Asavanod
Durée : 110 min
Origine : Thaïlande
Année : 2005
Genre : Kakalumpak nawak

 

L’honneur du Dragon (TYG pour les intimes) fait suite au succès du culte mais pas chez d’oeuvre Ong Bak, coup de fouet thaïlandais plein d’énergie et de violence. Ce fût notamment la découverte internationale de ce cher Panom Yeerum, aka Tony Jaa pour les intimes, l’homme le plus frais du monde physiquement parlant. 


Alors que donne cette nouvelle collaboration entre Tony Jaa et le réalisateur Prachya Pinkaew , bah du gros n’importe nawak, dans ce qu’il y a de meilleur et de pire dans le genre Blockbuster formaté à l’international. 
TYG nous compte les aventures d’un jeune garçon à la recherche de ses éléphants enlevés par de méchants criminels ! Je vous préviens de suite, le scénario n’ira pas plus loin, et par en sucette assez rapidement. 1-copie-4.JPGLe début du film est pourtant gentillet, avec ce couple d’éléphant disparaissant dans les bois pour voir apparaître un éléphanteau tout mimi, c’est magique ! Puis bien sûr, notre cher Tony va être pote avec lui, et va devenir son fils spirituel animal ! J’ai adoré ces passages pleins de poésie, de naïveté et de paix. Puis c’est plutôt bien filmé en plus, plein de douceur et avec de magnifiques plans d’entraînements (photo 1).

Mais les pauvres éléphants se font enlever, et c’est là que débute le gros du n’importe nawak ! Après une poursuite sympathique d’un des parents de l’éléphanteau en pleine ville (avec effet de mise à l’échelle bien senti), on passe à une course sur des pirogues locales complètements foirés, pourtant blindés de cascades impressionnantes (photo 2), mais gâché par une amorce inexistante et un montage vraiment médiocre, mélangeant le clipesque et l’absurde. Horrible ! 2-copie-5.JPGLa suite du film enchaîne ainsi les passages affligeant et les moments limite culte et très fun ; faisant de TYG une sorte de film en dent de scie. Le scénario tout d’abord est affligeant, non pas dans le fond (la protection des animaux), mais dans la forme et la manière dont c’est raconté ! Ainsi, on aura le droit à tout type de stéréotype sans savoir réellement le but de ses différentes manœuvres scénaristiques qui ne font, en fin de compte, pas beaucoup avancer l’histoire. Corruption, flic gentillet, règlement de compte entre gang, ça n’arrête pas une seconde en se disant ce qu’on fout dans ce merdier, ce dernier se faisant avec un premier degré tout simplement pompeux ! Pour ce genre de film, le scénario est peu important, le but n’étant pas de nous fouetter mentalement, mais TYG veut se faire manger à toutes les sauces malheureusement. Heureusement que la sauce épicée de certaine scène d’action sorte vraiment du lot, et là, pour ainsi dire ça fait très mal. 3-copie-4.JPGQu’est ce que TYG nous pond comme scènes d’actions alors ? Les scènes valant le détour sont au nombre de trois en tout à mes yeux (et oui, tout n’est pas parfait, j’y reviendrai !). La première arrive vers le milieu du film et se propose une baston de rue avec Tony contre une bonne vingtaine d’amateur de sport extrême. Enfin, le Tony Jaa de Ong Bak refait surface, plus impressionnant que jamais, et par la même occasion avec un réalisateur qui ne se prend plus pour un boucher au montage! Ici, on a le droit à ce magnifique cascades et bastons, dont certaines en plan séquences plutôt longues (voir notre Tony gambader dans le bus, y entrer, descendre, coups de savates, y rentrer : magnifique). C’est beau à regarder et c’est rapide avec quelques ralentis bien placés. Ainsi, Tony fera voltiger bon nombre de roller man et cyclistes extrême à coup de savate ultra placés (photo3) ! Puis que dire de la dernière cascade, avec un risque bien présent mais toujours aussi bien anticipé où notre Tony escalade un mur de verre avant que ce dernier se brise par un quad : fabuleux !
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La scène qui m’a aussi fait trembler de joie est le fameux plan séquence de l’hôtel, où Tony Jaa escalade les étages avec une caméra steady cam le suivant durant 4 minutes. Bon, le réalisateur se la joue un peu de ce plan séquence, mais en fin de compte, il y a de quoi car dans le cinéma d’arts martiaux, c’est belle et bien une prouesse que Prachya Pinkaew nous a faite. On a donc le droit à 4 minutes bien longues avec des événements assurant le spectacle de bout en bout. Puis Tony Jaa assure un max physiquement, tout comme le caméraman qui le suit comme un petit chien ! D’ailleurs, pas moins de 5 prises ont été nécessaire selon le réalisateur (voir 8 selon Tony Jaa) pour trouver la séquence « parfaite ». Le dvd fr offre un bonus rafraîchissant où l’on peu voir les 5 prises avec leurs défauts respectifs et le pourquoi de la non réussite de certaine.5-copie-4.JPGPuis l’autre scène qui m’a alors, mais qui m’a fait frissonné tout du long, c’est le long duel contre Edy Gordo en live (mais si, souvenez vous, dans Tekken 3 à l’époque), à savoir un fabuleux combattant maîtrisant l’art de la danse brésilienne se nommant la capoeira. De plus, le duel se déroule dans un décor enflammé et légèrement inondé ! Je vous dit pas la claque visuel ! Puis la chorégraphie est fabuleuse, avec des mouvements d’une ampleur presque inédite, car jamais la copoeira n’a été aussi bien utilisé, sauf dans le chez d’œuvre avec Mark Dacascos Only the Strong (bon, je déconne, lol). Sérieusement, voici pour moi la scène du film à se repasser en boucle, car on a affaire à de la vraie chorégraphie à savoir un ballet de danse, mais agrémenter de toute la puissance venue de Thaïlande, et Tony doit réellement jouer de la ruse pour le maîtriser ce gugusse (voir photo 4 et 5). Suivra aussi d’ailleurs une séquence sympathique avec Tony contre un maître utilisant le Wu Shu (photo 6 et 7). Superbe !6-copie-3.JPG

Mais malheureusement tout n’est pas morose dans TYG, à savoir que le reste semble bien n’être que du remplissage de mauvais goût, entre une poursuite automobile à la ramasse techniquement et amenée comme un cheveux sur la soupe, où encore cette fin à rallonge que je n’ai pas autant apprécié que les autres scènes d’actions. Alors certes, les cascadeurs sont quand même étonnants, mais ce cassage de membre en masse m’a paru trop répétitif, et en fin de compte pas original pour un sou. Puis le combat à base de coup d’os d’éléphant m’a paru aussi assez nunuche avec les gros balèzes fait bien trop tâche, avec aucune vrai chorégraphie vrai originale (par contre sur le fond, l’idée est respectable : l’homme et l’animal ne faisant en fin de compte plus qu’un)! La fin, qui devait être un feu d’artifice d’action, est donc à mes yeux bien moins impressionnante que prévue, avec tout de même quelques images bien stylées.7-copie-4.JPGPuis le clou du spectacle, marrant au centième degrés est bien sûr le rêve de Tony est image de synthèse où l’on voit ces ancêtres en pleine guerre. Cette séquence nous renvoie à la Playstation première du nom (et encore). Les images numériques auxquelles nous assistons sont d’une laideur pas possible, puis de plus est avec un sérieux qui fait plus rire qu’autre chose (photo 8). Il y a avait tout de même des moyens bien plus simples de raconter une mythologie sans tomber dans le néant comme ça, puis les acteurs, je n’en parle même pas, sauf pour Tony , le plus appréciable de tous, presque muet à part pour crier "où sont mes éléphants ?" D’ailleurs, Tony à une sorte d’innocence en lui qui le rend instantanément sympathique.
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Le gros problème de ce film n’est pas le n’importe nawak en soit, mais son absence total de second degré qui aurait permis de rendre ce film plus léger, et donc plus sympathique à suivre (comme Versus de Kitamura par exemple). Puis le réalisateur veut vraiment montrer avec TYG que les Thaïlandais peuvent suivre n’importe quel ricain sur son terrain, avec ses poursuites en bagnole, en bateau, en image de synthèse … mais c’est complètement foiré de ce côté là ! Heureusement qu’il y a quelques morceaux de bravoure anthologique quand même, et que Tony Jaa se montre toujours être un des plus impressionnants combattants sur grand écran!

TYG est à mes yeux un film mauvais, mais il est absolument à voir en même temps, puis il défend une magnifique cause aussi...

 

Note : 5/10

Publié dans Kick and Sword

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