Fulltime Killer

Publié le par Laurent

Visuel-FullTimeKiller3.jpgRéalisateur : Johnnie To & Wai Ka Fai
Cast : Andy Lau, Takashi Sorimachi, Kelly Lin, Simon Yam, Cherrie Ying, Teddy Lin, Lam Suet
Durée : 94 min
Origine : Hong Kong
Année : 2001
Genre : Duel de tueurs à gages / policier

Souvenirs quand tu ressurgies, que de souvenirs que représente ce Fulltime Killer. En pleine extension dans mon cœur depuis environ deux ans à peine, le cinéma asiatique connaît encore un sursaut de qualité à mes yeux grâce à ce Fulltime Killer. Avant d’être un film excellent, Fulltime Killer est aussi mon premier Johnnie To vu, et ma première claque pour un de ces films pour l’occasion. Sa vision précise du cinéma policier m’a tout simplement éclaté en pleine face, avec cette mise en scène unique et son esthétisme proche des plus belles toiles de peintres. Et Fulltime Killer est bien un de ces fameux films, certes imparfait, mais tellement envoûtant d’un Johnnie To en pleine forme, accompagné par son illustre camarade de la société de Prod Milkyway Image, Wai Ka Fai1-copie-2.JPG
Fulltime Killer raconte le duel musclé mais respectueux entre deux tueurs à gages. Le premier, nommé O (Takashi Sorimachi : photo1), est un tueur solitaire et invisible, d’ailleurs il est considéré comme le meilleur, le numéro 1 (comme la pub pour Super Timmor, c’est toujours plus fort, avec sa nouvelle formule, Super Timmor, oups, dsl..). En parallèle à ce cher O, il y a Tok (Andy Lau : photo 2), le penchant bourrin de O. Tok se prend pour un acteur de film d’action, il est obligé de transformer ses différents contrats en spectacle auditif et visuel. C’est un pur extraverti qui se joue de sa passion pour évoluer et faire de son métier un pur moment de plaisir. Mais il y a un hic pour Tok, il est devancé dans les mœurs par O, faisant de Tok un tueur à gage de seconde zone malgré son habilité à toute épreuve. Bien sûr, Tok va provoquer en duel O pour démontrer aux mondes qui est vraiment le meilleur. Et au milieu de ce duo, il y a Chin (Kelly Lin : photo 3 à gauche), tenante d’une boutique de location de vidéo et menant sa petite vie au jour le jour. A côté de ça, elle est la femme de ménage de O à ses heures perdues, qu’elle ne voit d’ailleurs que rarement dans un café pour la paie du mois. Mais Tok va se rapprocher de Chin. Bien sûr, qui dit criminel dit flic, et Simon Yam (photo 4) et son assistante, vont tout faire pour arrêter ses deux gaillards. D’ailleurs, cette chasse va vite devenir obsessionnel pour le flic.2-copie-3.JPG

3-copie-2.JPGNe vous attendez surtout pas à un pur polar réaliste, mais à un polar romancé se montrant parfois plutôt fantaisiste, notamment à cause de nombreuses situations parfois tirés par les cheveux et ses scènes d’actions assez surréalistes. Parlons en de ces fabuleuses scènes d’actions tiens, qui sont essentiellement constituées de fusillades et de contrats tout simplement dantesques. Le film comprend un nombre important de séquence de pur plaisir pour le spectateur. On pourra citer les plus fabuleuses, dont ce contrat de Tok en plein Hong Kong sur fond de Mozart et les noces de Figaro, a l’aura unique et aux plans tout simplement renversants (photo 5) le tout monté au ralentit, où encore cette longue fuite de O et de Chin de leur immeuble, avec une amorce de fusillade transformant les quelques secondes des premiers coups de feu en une séquence temporellement en apesanteur et à la limite de l’arrêt sur image, comme sur la photo 6 (fusil à pompe transformé en fusée tenu par la main d’un technicien, lol) et 7. D’ailleurs, cette longue séquence en fera frissonner plus d’un, avec ces lances à incendies virevoltantes, protégeant O et Chin de l’assault des flics, ce massacre d’un sniper et ce saut de cabri d’une voiture de flic (photo 8). Chaque scène d’action donne lieu à une séquence plus ou moins anthologique, ayant sa propre particularité, et je pense que c’est déjà un exploit en soit. Et bien sûr, le film se clôture sur une scène de chasse à l’homme dans un entrepôt sous la lumière de feu d’artifice, magnifique. 4-copie-2.JPG5-copie-2.JPGPuis les différents acteurs sont excellents dans leurs rôles respectifs. Andy Lau et son visage d’enfant senior est le Tok qu’il nous fallait, O et Takashi Sorimachi ne font bien qu’un dans la sobriété. Johnnie To dresse aussi le portrait d’une simple femme plutôt adroitement, même si on sent qu’il préfère s’occuper de ses hommes. D’ailleurs, n’oublions pas Simon Yam restant reste crédible en flic obsessionnel qui deviendra même fou à cause de certain événement. Mais Johnnie To et son pote nous gratifie parfois d’une évolution de scénario un poil répétitive, tournant autour d’une seule personne et du duel. Et les enjeux dramatiques sont aux abonnées absents (que ce soit l’un ou l’autre qui gagne, peu importe en fin de compte) même si de la sympathie un peu étrange ce dégage de ce quatuor. Seul la conclusion du long massacre d’un sniper en haut de sa tour a permis à l’empathie de s’installer un court moment en moi. D’ailleurs, dans les petits regrets, je rajouterai que les deux réalisateurs se permettent quelques petits expérimentations parfois un peu inutile, comme cette transition numérique de l’ordinateur de O à l’ordinateur de Tok un peu toc, m’enfin bon, je chipote (puis cette main en photo…, mdr : photo 9!). 6-copie-2.JPG7-copie-2.JPGPuis à coté de cet effet toc, il y a aussi un souci du détail omniprésent qui force le respect. Le montage et ces transitions se jouent de la géométrie des plans et sont travaillés avec une force constante durant tout le film. D’ailleurs, la scène qui me fait à chaque fois frissonner est le montage mettant en parallèle le ébats amoureux de Tok et Chin et la mise à terre par O de son ancienne femme de ménage, jouissant d’une puissance visuelle et auditive rare. Le fond sonore magnifique est en parfaite adéquation avec les images qui nous entraînent petit à petit, au flash des néons, à une crise maladif de Tok, tout en nous expliquant le problème de O et de son ancienne femme de ménage. Puis il y a un certain humour présent dans le film assez sympathique! Comment ne pas sourire quand Tok drague Chin à l’aide des masques de déguisements des présidents américains dans la boutique de vidéos (référence à Point Break), puis dans le cinéma (re voir photo 3), comment ne pas sourire quand Tok ne cesse de citer les références de ces films d’actions préférés? Cet humour n’est que peu présent mais c’est plutôt fun. Puis que dire de cette musique et de ces thèmes principaux majestueux, revenant d’ailleurs régulièrement nous faire plaisir (pouh, frissons, tu es là). 8-copie-2.JPG9-copie-2.JPGFulltime Killer est donc une belle réussite formelle à mes yeux, un bon trip pour nos sens, et un des meilleurs essais réussis de Johnnie To, même si, sur le fond, le film se trouve en fin de compte banal.

Mais ne boudons pas notre plaisir hein, du pur divertissement d’aussi bonne qualité, ça court pas les rues.

 

Note : 8/10

Publié dans Gun and violence

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