Les infiltrés

Publié le par Laurent

22459.jpgRéalisateur : Martin Scorcese
Cast : Leonardo Di Caprio, Matt Damon, Jack Nicholson, Charlie Sheen, Mark Walhberg, Alec Baldwin, Vera Farmiga, Anthony Anderson, Ray Windstone
Durée : 150 min
Origine : USA
Année : 2006
Genre : Copyright Policier

Bon, un film US sur un blog dédié au cinéma asiatique, bizarre, bizarre! Pourquoi donc? Bah parce que Les infiltrés est le remake (officiel SVP) du chez d’œuvre d’Andrew Lau, Infernal Affairs! Bon, comme vous l’avez certainement remarqué sur le site, j’adore la version HK et cette version US par tout de même avec un bon point, à savoir que c’est Martin Scorcese qui réalise ce remake. Puis le casting s’annonçait aussi assez alléchant, avec un Di Caprio qui devient de plus en plus mature, et surtout Jack Nicholson, une des grande gueule du cinéma US (dans Shining, c’était lui !). Quatre ans séparent Infernal Affairs de ce remake, ce qui convient de dire que ça constitue un laps de temps vraiment court pour justifier cela. 1-copie-3.JPG2-copie-4.JPGLes Infiltrés est donc une vision se voulant différente d’Infernal Affairs, et les premières 45 minutes sont bien orientés dans ce sens là. Avec une introduction des personnages bien rythmée et assez bien fichue, on suit nos deux gugusses (Matt Damon  : photo 1 et Leonardo Di Caprio : photo 2) évoluer chacun de leur coté de façon plus approfondie que dans l’originale. Puis on découvre aussi leurs papas respectifs, avec un Jack Nicholson (photo 3) jouant Costello le mafieux et Charlie Sheen  (photo4 à gauche) le chef flic, avec en prime Mark Walhberg (photo 4 à droite) en sous officier de Charlie Sheen. Autant vous prévenir tout de suite, Jack Nicholson est décevant, il cabotine un max en sur jouant de sa vulgarité et de sa grande gueule. Il m’est tout simplement insupportable. Au contraire, Charlie Sheen joue la carte de la tranquillité, mais il en ressort de l’ennui et une inexpressivité ennuyeuse. Ces deux personnages sont complémentaires à première vue, mais l’équilibre entre ses deux là est mal géré, et aucune peur m’est ressortie de Castello, ni aucune compassion chez le flic. Puis ne parlons même pas de Mark Walhberg et de ses quelques mèches complètement inutile qui a pour seul but de donner un peu plus de complexité apparente au récit par rapport à l’original. Heureusement que Leonardo est là car le bonhomme évolue vraiment bien dernièrement, m’étant insupportable avant, il est aujourd’hui un acteur confirmé à mes yeux (Blood Diamond en est un parfait exemple). D’ailleurs, son physique de gringalet ne l’empêche pas d’être crédible pendant ses sauts d’humeurs violents, et son évolution dans la pègre est très intéressante. Je ne jubilerai pas autant avec Matt Damon, que je trouve juste passable dans ce film. En effet, malgré toute son énergie (si on peut parler d’énergie), il ne rend pas toujours crédible son personnage, il lui manque le petit plus que je ne saurais décrire pour le rendre passionnant. Bon ce n’est pas la cata mais c’est dommage de ne pas se sentir plus impliqué que ça par ce personnage. Puis un élément qui est plus réussi que l’original est le cast féminin, plus sympathique à tout niveau et étant beaucoup plus crédible et mimi aussi (photo5). 3-copie-3.JPG4-copie-3.JPGMalheureusement, Les Infiltrés se vautre par terre comme une crêpe à mes yeux. Car ce n’est pas un simple remake, détrompez vous, c’est tout simplement un ersatz dans le mauvais sens du terme. J
’ai été très énervé, mais alors vraiment haineux envers ce film lors de sa vision, car la seconde partie est un vrai copyright masqué de l’original. C’est un peu comme à l'école, quand on copiait scrupuleusement sur la copie de son voisin, avec la petite goutte sur le front, et que l'on remaniait la réponse à notre sauce, à base de synonyme à peine voilé histoire de masquer grossièrement l’escroquerie. Les Infiltrés est donc bien un cancre, car il reproduit certaines scènes cultes d’Infernal Affairs sans état d’âme, ni réel point de vue (un comble pour maître Scorcese)! Je ne vais pas faire de listing complet, mais sachez par exemple que la scène du bandage cassé par le chef mafieux est reproduite presque à l’identique (contexte légèrement différent mais bon, c’est flagrant). On retrouve même les deux gogolitos de Infernal Affairs en pleine réflexion sur les flics (photo 6) ! La deuxième partie du film est blindée de copyright masqué ! Non, mais franchement, si c’est pas du foutage de gueule ça Monsieur Scorcese ! Puis bien sûr, histoire de changer un tant soit peu l’ambiance du film, Martin à eu la bonne idée de mettre un petit son pop rock des 80’s 90’s, pas désagréable en soit, mais semblant être là juste pour changer l’ambiance par rapport à l’original.
9-copie-3.JPG5-copie-3.JPGPuis l’ambiance tiens ? De ce côté, il faut avouer que c’est plutôt cool ! D’ailleurs, Scorcese reste un super faiseur d’image (voir photo 7 et 8), et la réalisation s’en retrouve excellente (à défaut de réellement marquer) même si il n’arrive à aucun moment à rendre iconique le film avec quelques images chocs (re Nicholson, mais à l’effet inverse avec ses grimaces, beurk, re voir photo 3 tiens), à contrario de Infernal Affairs et du duel sur le toit. Scorcese prend tout de même de la distance avec son homologue et niveau réalisation pour s’en retrouver avec un film à l’identité bien propre. Enfin un bon point ! Par contre, le scénario évolue un poil trop lentement par moment, mais ça reste relativement rythmé pour ne pas s’ennuyer. Les moments cruciaux du film ne marchent pas toujours, comme par exemple, lors d’une chute mortelle d’un des personnages centraux du film (qui tombe comme par hasard à 10 centimètres d’un autre individu, le sang giclant sur ce dernier, mdr) avec en arrière fond sonore, le son des mouettes, le genre de scène qu’on se repasse en boucle pour bien se marrer, France 3 et son Thalassa pourrait porter plainte! M’enfin, la façon dont est amené le film ne m’a pas tout à fait convaincu, puis le besoin de tout expliquer devient vite saoulant (voir Nicholson avec le "FBI", n’importe quoi). 7-copie-3.JPG8-copie-3.JPGAlors, malgré ma haine vers cette tendance à copier en partie le travail d’un autre et en essayant de me dépêtre de toute subjectivité, je doit avouer que le film doit en fin de compte tenir la route en dépit de tous ces défauts, mais seulement il y a un hic énorme à ce film, c’est Infernal Affairs bien sur, et je ne peux que crier à l’escroquerie pur et simple. Il faut tout de même garder en tête que le cinéma est un art contemporain, et que l’art, à mes yeux n’en déplaise à certain, n’est pas copier mais créer ! Pour des films anciens, c’est normal (voir le fabuleux La colline à des yeux) mais pour des films aussi récents, je comprend pas ! Et quand je sais que certains vont découvrir Les Infiltrés avant Infernal Affairs, alors la je crie ma douleur et sort le carton rouge! Un peu d’imagination messieurs les producteurs universels, arrêtez de prendre le spectateur pour un con, et réalisateurs et réalisatrices, transcendez une idée, utilisez les références à votre guise afin de créer votre propre univers, mais arrêtez, boudiou de mille millions de mille sabords, ces vols artistiques.

Note : 5/10 

Publié dans Gun and violence

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