Infernal Affairs

Publié le par Laurent

infernal-affairs.jpgRéalisateur : Andrew Lau 
Cast : Tony Leung Chiu-Wai, Andy lau, Anthony Wong, Eric Tsang, Chapman To, Lam Ka Tung, Ng Ting Yip, Wan Chi Keung, Sammi Cheng, Kelly Chen, Edisen Chen, Shawn Yue
Durée : 96 min
Origine : Hong Kong
Année : 2002
Genre : Polar infernal


Attention Spoiler inside ! 

 

Infernal Affairs est un des films qui fait mal, très mal, et qui a marqué un certain tournant dans l’industrie du cinéma HK. Succès aussi bien artistique, technique et publique, avec une recette qui monte jusqu'à 55.046 M. HK$ (source Hkcinemagic), Infernals Affairs permis d’une certaine façon au cinéma HK de sortir de la fosse aux canards. Alors pourquoi Infernal Affairs ? Tout simplement car il représentait à l’époque le renouveau du polar made in HK. 

1.JPG

2.JPG

Le pitch est tout con pourtant, mais il fallait bien le trouver, et c’est Andrew Lau (monsieur Stormriders et récemment Confession of pain) qui s’y colle. Alors Infernal Affairs nous montre les chassés croisés entre Yan, un flic infiltré chez les gangsters depuis 10 ans (Tony Leung : photo 1) et Ming, un flic qui voue son culte aux gangsters (Andy Lau : photo 2). On a donc des taupes des deux côtés du miroir! Seulement voilà, un jour, lors d’une opération visant à épingler le parrain local (Eric Tsang) mené par le chef de la police (Anthony Wong), d’ailleurs le seul à connaître la vrai identité de Yan, la vérité éclate logiquement, ils existent des taupes infiltrées des deux côtés, et tous les doutes explosent dans les deux camps. Bien sûr, tout sera mis en œuvre pour dénicher les traîtres.

3.JPG

4.JPG

Commençons tout d’abord par une des grosses qualités du film, à savoir une parfaite interprétation de nôtre quatuor faisant avancé l’histoire. C’est bien simple, après la vision d’Infernal Affairs, il me fût impossible d’imaginer d’autres acteurs campés leurs rôles. Tony Leung en flic torturé par son existence, semblant inutile à ses yeux, est renversant. Il pète les plombs, a peur des gangsters comme des siens, se sent perdu par son manque d’affection reçu. Seul un Anthony Wong sobre et papa poule de Yan permet à ce dernier de ne pas trop péter un plomb (photo 3), aidé aussi par la psy Kelly Chen, plutôt insupportable pour moi mais tout de même bénéfique pour Yan (encore heureux !), permettant à ce dernier d’évacuer un peu de sa tension de plus en plus invivable (voir photo 4). De l’autre côté du camp (m’enfin les méchants, lol), on retrouve Ming campé par Andy Lau, cherchant avant tout la gloire au dépend de n’importe qui ! L’hésitation, il ne la connaît pas, sauf si il se sent en danger, et il fera tout pour s’en sortir ! D’ailleurs, son comportement face aux différentes situations au sein de la police traduit très bien son état d’esprit et son hypocrisie! Ming sert les intérêts du parrain local campé par un terrifiant Eric Tsang (photo 5), aussi petit que teigneux et imprévisible ! Eric Tsang est absolument dantesque dans son rôle, et quand il s’énerve, il en devient impressionnant ! Je crois bien que l’on tient là sa plus grande prestation, en dehors de son rôle de gamin attardé dans My Lucky Stars qui fût bien marquante aussi (pour d’autres raisons, bien évidemment)!

5.JPG

6.JPG

La seconde qualité du film est bien sûr son scénario, et surtout la façon dont ce dernier est amené. Andrew Lau a signé un vrai petit chez d’œuvre d’ingéniosité avec un scénario évoluant logiquement. Ca parait tellement simple, mais si peu de film y arrive ! Pourtant, il y a avait moyen de s’y perdre entre les deux points de vues de l’histoire et les chassés-croisés de nos gugusses. Mais non, on suit et on subit l’évolution du scénario par gourmandises et on en demande encore et encore. D’ailleurs, Andrew a pensé à mettre un nombre conséquent de scène marquante, comme l’opération des flics visant a épinglé le parrain lors d’un deal tournant au vinaigre, scène au rythme saisissant, où encore ce duel mental au sommet entre les deux chefs des deux camps au commissariat (photo 6). Je pense aussi à la mort du chef flic, introduit de façon assez violente (gare au sursaut), suivra d’ailleurs une fusillade sous une musique triste rendant la scène tout simplement unique! Géniale ! Et bien sûr, le scénario évolue avec toujours autant de rigueur par la suite. D’ailleurs, il y a de beaux petits imprévus, et les différents duels auxquels se livreront nos gars sont vraiment intenses! Infernal Affairs est un vrai régal dans sa structure narrative, une référence !

7.JPG

8.JPG

Andrew Lau n’oublie pas de nous servir une réalisation de qualité, avec des images renversantes, des plans maîtrisés, notamment sur le toit, où il n’hésite pas à filmer nos gars avec le reflet de la vitre (photo 7). D’ailleurs, je trouve que l’image de nos deux infiltrés sur le toit a iconisé le film de bien belle manière (photo 8). Bien sûr ce n’est qu’un exemple mais l’ensemble du long métrage est très agréable pour nos pupilles, avec assez peu d’effet inutile pour Andrew Lau (sauf l’introduction du film en image de synthèse qui est d’une laideur!). La photographie, assez glaciale et au ton urbain au couleur de Hong Kong (magnifique sur chaque plan ou presque, voir photo 8 et 9) sert à merveille l’ambiance tendue du film. Bref, techniquement, le film fait aussi son effet!

9.JPG

Mais Infernal Affairs n’est pas parfait, et non ! Kelly Chen est une belle erreur de casting, insupportable cette femme, lol ! Euh, je crois que c’est un peu prêt tout à mes yeux. Puis le film ne s’embourbe pas de scène inutile, c’est direct, efficace, génial. Un chez d’œuvre !

 

Note : 9/10 

Publié dans Gun and violence

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Pour ma part, j'ai vu ce film et je l'ai apprécié.Par contre, je ne savais pas qu'il y avait un deuxième opus !Il m'a l'air aussi appréciable que le premier.
Répondre