Gong Tau

Publié le par Laurent

Réalisateur  : Herman Yau
Cast : Mark Cheng, Maggie Siu, Lam Suet, Kenny Wong, Hui  Siu Hung, Jay Lau, Kris Gu, Fung Hak Gun
Durée : 97 min
Origine : Hong Kong
Année : 2007
Genre : An oriental black magic

Rappelez vous Ebola Syndrom où le film qui pousse très loin la représentation de la violence et autres réjouissances répugnantes ! De mémoire, ce film reste un des plus fous à être venu au monde, que l’on aime ou pas.  Avec sa vingtaine de film à son actif, Herman Yau n’est plus un jeune joueur, et récemment, il m’a d’ailleurs fait plaisir avec son polar On the edge très sympathique lorgnant vers Infernal Affairs et consort ! Mais Herman Yau reste avant tout le fou de ses Untold Story et autre Ebola Syndrom à mes yeux, et quand les news d’un forum annonce son retour dans de la Cat III bien méchante, je suis tout happy !

Le pitch étrange dans le ton de suite : un enquêteur au doux nom Rockman (photo 1 : le sobrement excellent Mark Cheng : prochainement en dvd fr dans Invisible Target) enquête sur des meurtres mystérieux. Un soir, sa femme subit les méfaits d’un magicien utilisant de la magie noire (d’où le titre même du film), mais le pire arrive quelques minutes plus tard quand ce dernier fini par s’acharner sur le pauvre bébé qui meurt dans d’horrible souffrance (choquante vision d’ailleurs : photo 2). La femme, qui reste vivante après l’attaque, n’est pas au bout de ses peines car au-delà de la perte de son enfant, le sortilège persiste en elle. Rockman décide d’aller plus loin dans son enquête afin de trouver ce maléfique magicien et pourquoi pas sauver sa femme du terrible maléfice qu’elle subit.

Une enquête teintée d’un surnaturel d’une noirceur sans équivoque commence, et Rockman et son collègue (Lam Suet, il doit être cloné ce type tellement il est partout : photo 3) vont petit à petit descendre dans un enfer urbain des plus crédibles. Herman Yau nous plonge dans un univers où la magie n’a jamais été aussi noire ! D’ailleurs, le jeteur de sort accuse le coup de ses maléfices et son don l’a physiquement écorché (photo4) ! Tête fatiguée mais surtout coupée de toute part, déambulation digne d’un zombi, ce jeteur de sort ne rigole pas, et le voir en train de faire son travail ne donne du tout envie de sourire !  Vues d’insectes répugnants (photo 5  en train de sortir prématurément d’un corps), mixture maison fait de sperme et de sang mélangés pour que le sort fonctionne dans une ambiance malsaine et une photographie inquiétante : bref, Herman Yau ne semble pas avoir de limite et c’est visuellement horrible mais maîtrisé ! Herman Yau s’est donné les moyens et même si il évite le ridicule de peu pour certaines séquences (voir la tête qui se détache d’un corps), le tout se révèle réellement honnête et sans aucun degré ce qui est appréciable de nos jours ! La mise en scène jouant tantôt avec les effets de styles contemporains (voir le montage haché lors des séquences de magie noire) tantôt avec un style plus posé, est excellente malgré quelques effets de peur n’atteignant pas toujours son but.

La peur est donc omniprésente tout au long du métrage par la présence physique où invisible de Gong Tau. Le son, superbement travaillé par ses quelques thèmes aux percussions mystiques ne fait qu’accentuer l’ambiance de belle manière et ce n’est pas la descente chez un suspect qui pourra renier ça : peur de l’invisible, caméra à l’épaule suivant nos inspecteurs entre deux couloirs délabrés et une musique renforçant l’immersion : superbe ! Les méthodes de police sont aussi mises à sac dans le film par le biais de quelques interrogatoires musclés par le père inspecteur ne pouvant plus supporter toute cette pression. Puis, Cat 3 made in Herman Yau oblige, quelques plans nichons sont aussi de la partie pour nous rappeler que cette œuvre reste avant tout un film d’exploitation …

Gong Tau est donc un excellent film d’horreur, à l’ambiance ultra travaillée et sans second degré ! Malgré quelques légères baisses de rythmes et un récit un poil décousu par moment, le film vaut son pesant d’or car intriguant, mystérieux, cruel et non dénué de rebondissement très sympathique dont une fin qui marche à merveille. En tout cas, cette magie noire reste la plus violente et malsaine jamais vu sur écran pour ma part. Bon courage ! 

Note : 7/10

 

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O
Mark Cheng, Maggie Siu : THE LONGEST NITE en force !
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S
Une ambiance bien malsaine et des visions extrêmes et cauchemardesques rarement vues sur grand écran (j'ai vu le film au Festival du Film Fantastique de Bruxelles). Mais j'ai un peu moins accroché que toi à cause de quelques baisses de rythme et des sènes que j'ai trouvée un peu "limite" (la tête volante, le sperme). N'empêche, ça vaut la peine d'être vu.
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