Opération Condor
Réalisateur : Jackie Chan
Cast : Jackie Chan, Carol Cheng, Eva Cobo de Garcia, Ikeda Kakiko, Vincent Lyn, Ken Lo, Daniel Mintz, Jonatha Isgar, Bruce Fontaine, Wayne Archer, Aldo Sambrell, Chan Chi Hwa
Durée : 106 min
Origine : Hong Kong
Année : 1991
Genre : Exotico Comedy
Qui l’aurait cru ! Mister dynamite est bien le premier épisode d’une trilogie, Opération Condor étant sa suite, et Opération Condor 3 : Chineese Zodiac étant en plein chantier, réalisé par les mains même de Jackie Chan et qui devrait débouler en 2008 (à noté que Opération Condor est nommé aussi Armour of God 2, et que sa suite se prénommera Opération Condor 3, c’est à rien n’y comprendre). Pourtant, c’est bien Opération Condor qui condamna Jackie à devenir un acteur pour de nombreuses années, le budget de production initialement prévu ayant été dépassé à cause de la folie de Jackie. Qui en ressort gagnant de cette affaire, bah nous spectateur, car Opération Condor se défini comme le Mister Dynamite en plus grand, plus beau et plus fort !
Le schéma narratif ne bouge pas d’un iota, et Opération Condor se pose en remake à peine camouflé de Mister Dynamite. Début du film chez une troupe d’indigène (photo 1 : Jackie joue le hamster), courses automobiles renversantes, combats fracassants, recherche d’un trésor historique, présence forte de rôles féminins avec chutes humoristiques à l’appui ! Bref, sur les grands lignes, ça ressemble beaucoup à Mister Dynamite. Le scénario nous emmène donc dans le monde entier, et nous narre les aventures de Jackie (photo 2 : ça pique !) qui a pour mission de retrouver un trésor caché par des nazis pendant la seconde guerre mondiale ! Bien sûr, il sera accompagné d’une troupe de nana qui lui poseront quelques problèmes, puis de l’action à revendre, il y a des masses dans Opération Condor !
Et des scènes cultes, il y en a un bon paquet ! De l’énorme scène de l’hôtel avec son comique de situation tout simplement irrésistible (photo 3 : Jackie se fait soumettre par une belle baffe), cultivant la jalousie entre les copines, le machisme de Jackie et la connerie des deux tueurs (la version française est à se tordre de rire d’ailleurs photo 4) en passant par les fabuleuses bastons parsemant tout le film, il y a de quoi faire! Il existe très peu de temps mort, la comédie et l’action faisant très bon ménage ensemble. Certains seront peut être sceptique quant à l’humour utilisé par Jackie, avec des gamineries d’un autre âge mais tellement assumées que j’en pleure de joie ! Les nombreux combats sont inventifs, mais on retiendra bien sûr la longue séquence de fin, où l’on a le droit à un combat entre Jackie et plusieurs mercenaires dans une soufflerie !
Cette scène reste atrocement drôle pour les nerfs, avec un Jackie mettant en image ses idées qui sont de plus en plus folles ! Certains plans sont même ultra ingénieux, tel ce Jackie apparaissant, sourire aux lèvres, à côté de son adversaire qui se tient à une barre pour ne pas s’envoler, puis assénant un coup de poing au visage puis au ventre avant de balancer son adversaire dans les airs ! Puis bien sûr, comment de ne pas halluciner quand les adversaires se retrouvent face à face pour un magnifique baiser qui restera dans les annales (photo 5)! Jackie fait donc très fort, et malgré le fait que celui-ci privilégie la comédie dans ses combats, ces derniers se révèlent tout de même extra, et la réussite parle d’elle-même !
Le casting féminin assure un max aussi et participe grandement à la réussite du film (magnifique mauvaise posture, hein Jackie : photo 6). Tantôt jalouse, à plaindre, à sauver, sadiques (comme en témoignera la pauvre mercenaire à base de coup de casque) et chiantes, leurs prestations sans réelles douceurs restent convaincantes. Elles sont souvent présentes à l’action en y incorporant une touche de comédie rafraîchissante. De plus, Jackie nous emmène au Moyen Orient, ce qui est assez rare pour un film aux origines HK. Malgré quelques caricatures voués avant tout à la comédie et à rien d’autres (voir la localisation franco-arabe des tueurs, où encore le tenancier de l’hôtel très serviable), on voyage avec plaisir dans ce monde oriental. On a ainsi le droit à un désert au milieu de nulle part, à des nuits bordéliques dans quelques villages jusqu’ à la découverte d’une tribu de danseurs. Bref, il ne manque plus que Nicolas Hulot et l’illusion serait parfaite. Les environnements dans lesquels on évolue participent aux charmes du film, avec un casting faisant le reste.
Derrière la caméra, Jackie assure bien dans son travail ! En effet, il nous assène une réalisation plutôt maîtrisé, preuve en est des nombreux duels et autres combats relativement bien cadrés, découpés et dynamiques. De plus, chaque cascade est montrée sous des angles mettant en valeur un niveau de dangerosité maximal ! Que dire des combats sur des plateformes se balançant mécaniquement de plus en plus violement, que dire de ce plan ou Jackie évite de justesse de se faire découper la tête par l’une d’entres elles (voir photo 7 : hallucinant). Puis l’envergure même des différents mouvements est plutôt bien mis en valeur par la caméra, les combattants étant qui plus est plutôt doués.
Opération Condor est donc un très bon divertissement pour tout amateur de Jackie Chan & co. Rythmé, marrant (rarement lourd…), parfois impressionnant et comportant un bon lot de scène culte (photo 8, soufflerie encore et toujours), Opération Condor n’a de plus pas pris une ride ! A bon entendeur messieurs dames!
Note : 8/10