Le retour de Godzilla

Publié le par Laurent

ReturnOfGodzilla.jpgRéalisateur : Kohji Hashimoto

Cast : Kenju Kobayashi, Ken Tanaka, Yasuko Sawaguchi, Shin Takuma, Yosuke Tatsuki, Taketoshi Naito

Durée : 106 min

Origine : Japon

Année : 1984

Genre : Bad Godzi is back


Godzilla est de retour, comme l’indique le titre du film, et en forme qui plus est. Ayant vu seulement les trois films précédemment chroniqués dans ce blog, j’ai connu une agréable surprise avec Le retour de Godzilla ! Le scénario est simple pourtant : à cause d’un éruption volcanique, Godzilla se réveille en ayant la dalle de nucléaire! Tokyo est sur son chemin et les hauts dirigeants internationaux vont tout mettre en œuvre pour stopper Godzilla dans sa course et ainsi limiter les dégâts, Godzilla étant, aux dires du docteur machin (à préciser), une bombe nucléaire vivante à lui tout seul ! 1-copie-4.JPGUn scénario banal, mais un climax tout autre ! Bye Bye le kitsch assumé des précédentes œuvres de Jun Fukada et son infantilisation du mythe, pour qui Godzilla fût à tour de rôle une mascotte, un catcheur et un pote à Jet Jaguar, le robot frigide (impérissable souvenir ce Pinocchio métallique !). En effet, dès les premières minutes du film, on sent un changement radical de la part de Kohji Hashimoto, le nouveau réalisateur en charge de ressusciter Godzilla ! Le film s’ouvre ainsi sur des coulées de lave menaçantes appuyées par une partition au corps grave… ! On ne voit rien, mais l’inquiétude pointe déjà le bout de son nez ! Le réalisateur arrive à poser une ambiance pesante sans problème, et on se met à frissonner légèrement ! Un bateau non loin de là est témoin et victime du tremblement de terre qui suit, et des cris bien connus se font entendre. Le monstre est de retour et il n’est pas content !2-copie-4.JPG3-copie-4.JPGLe retour de Godzilla se défini donc comme un pur film catastrophe, avec le schéma habituel qui sera repris, à quelques fantaisies prêts par Roland Emmerich et son dinosaure, avec pour commencer la découverte de la menace qui se fait de plus en plus présente par des attaques à droite à gauche (un sous-marin russe au sud du Japon, tiens tiens !), la gestion politique international pour contrer la futur attaque de Godzi, la panique et la fuite de la population et bien sûr l’arrivé et l’attaque de Godzi à Tokyo même. Le schéma est peu original mais est traité de façon sérieuse par son réalisateur, qui n’hésite pas à entrer au cœur de débats houleux opposant les responsables politiques quand au moyen de détruire (photo 1). En effet, les russes comme les américains veulent utiliser la bombe nucléaire pour le tuer, mais le dirigeant Japonais se souvient de la catastrophe passée et ne se laissera pas faire. D’ailleurs, il convaincra les présidents en question grâce à des mots bien dissuasif!  Le film se montre donc lourd de sens sur le passé macabre qu’a connu le Japon avec la bombe lancée par les américains lors de la seconde guerre mondiale. Mais, le traumatisme, certes très présent, prête à penser qu’il se digère petit à petit par les Japonais, preuve en est de la bonne foi naturelle et humaine dont font preuve les Américains en évitant une seconde catastrophe. La dimension politique est donc bien présente et rien ne nous échappe quand à la gestion d’une situation de crise ! Réalistes et prenants, le réalisateur arrive à rendre intéressants ces débats qui occupent tout de même une bonne partie du film, avant et pendant l’attaque du monstre notamment ! Il y arrive grâce à un second degré absent et à un montage alternant (avec un rythme un poil trop lent, on y reviendra) ces discussions et les aventures d’une petite troupe de personnages d’un un scientifique spécialiste de Godzilla où encore un journaliste (photo 2). Ces personnages, du politiciens véreux aux scientifiques sont tous criants de vérité dans leurs rôles et assurent un max! Excellents ! 4-copie-4.JPG5-copie-4.JPGPour une fois, le second degré est totalement absent ici (à part la présence d’un SDF pouvant manger à sa faim grâce à Godzilla : on dit merci à qui, Merci Godzi : photo 3!) et contribue grandement à l’ambiance assez réussi du film. Godzilla est une vraie menace et on imagine sans mal la peur que l’on aurait à l’annonce de sa venue dans nos contrées! Après une longue attente, Godzilla se montre enfin sous un nouveau jour et se retrouve beaucoup plus imposant qu’avant ! Il a grandi le bougre, et il est plus puissant : que d’évolution depuis ses dix dernières années de sommeil pour nôtre Godzi préféré! Les sxf ont évolué avec lui aussi, même si quelques plans rapprochés trahissent parfois des effets un poil grossier, tel l’aspect plastique des pieds de Godzilla quand il marche, où encore son regard pas toujours effrayant (photo 4), même si Godzilla reste capable de faire peur plusieurs fois, ce qui change des précédents! 6-copie-5.JPG7-copie-3.JPGCar Godzilla est une entreprise de destruction massive, il piétine les bâtiments et n’hésite pas à se servir de son rayon qui détruit tout sur son passage, comme sur ce fabuleux plan très impressionnant où Godzilla ravage la baie de Tokyo (photo 5)! Superbe ! Puis quand on arrive en pleine ville, on s’étonne de la qualité des maquettes des buildings et autres, et même si certains plans trahissent parfois le travail du staff (voir des explosions sur un pont où les voitures sont toutes rikikis), il faut réellement porter chapeau à l’ensemble de la team en charge des effets spéciaux (photo 6). De plus, le réalisateur utilise plutôt bien les avancés technologiques avec un nombre imposant de plans mettant en évidence la taille de Godzilla par rapport à nous, pauvres humains (où comment me faire plaisir, où l’utilisation maligne du premier et second plan dans une séquence : photo 7 par exemple). On a même le droit à quelques plans ambitieux tel ce reflet de Godzilla sur un building en verre avancer sur la ville : sublime (ça ressemble à Infernal Affairs ça, non, rien à voir, faut pas être parano non plus photo 8)! Puis Godzilla est là, c'est une terreur et pas une bête de foire et il réagi à son instinct avant tout, instinct de survie notamment, avec une bataille contre le Laser-X fort plaisant (voir photo 7, en mode stationnaire). 8-copie-2.JPGMais le film, aussi plaisant et intéressant soit t’il, n’est pas exempt de défaut. Il y a parmi eux un rythme pas toujours maîtrisé même si le tout reste intéressant, car trop de scène de blabla d’un coté, où trop de destruction massive de l’autre ! Puis la maquette de Godzilla, aussi soignée et détaillée soit t’elle, n’a pas très évolué depuis ces années, et son aspect plastique est légèrement trop voyant à mon goût. Mais il serait dommage de se priver de film pour ça, car le Godzilla nouvelle génération part avec de sérieux argument. Et le pire (ou le meilleur, ça dépend), c’est que je deviens petit à petit fan de Godzi et du Kaiju Eiga, car objectif dans mon introspection j’ai dû être et subjectif j’étais pendant la vision du film. Le sérieux de l’entreprise (et de la Toho, c’est vrai !) place donc en moi un espoir énorme quand à la suite de ces aventures. Qui vivra verra, hein Godzilla !
Vive le Kaiju!

Note : 7 /10

Publié dans Kaiju Eiga

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K
C'est un Godzilla que j'aprécie , j'aime beaucoup que Godzilla revienne en tant que menace  . Il retrouve son coté destructeur impossible à maitriser  et imprévisible , une veritable force de la nature .Par contre c'est vrai que le rythme du film est mal maitrisé et qu'on a droit à quelques longeurs inutiles .A noter que pour ce film on a non seulement utilisé la technique classique du costume mais également un automate géant baptisé "Cybot" il est parfois exposé lors de conventions .Le film a tout comme le premier Gojira eu droit à une américanisation avec l'ajout de scènes avec raymond Burr qui reprend son rôle de Steve martin .
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L
Excellent film en effet, facile d'accès qui plus est! Puis j'aime ce côté (on prend le temps de faire évoluer le récit gentillement...)Encore merci à toi pour tes précisions Keizer.